Poesies
Tête de Faune

Dans la feuillée, écrin vert taché d'or,
Dans la feuillée incertaine et fleurie,
D'énormes fleurs où l'âcre baiser dort,
Vif et devant l'exquise broderie,

Le Faune affolé montre ses grands yeux
Et mord la fleur rouge avec ses dents blanches,
Brunie et sanglante ainsi qu'un vin vieux,
Sa lèvre éclate en rires par les branches ;

Et quand il a fui, tel un écureuil,
Son rire perle encore à chaque feuille
Et l'on croit, épeuré par un bouvreuil,
Le baiser d'or du bois qui se recueille.

- Première version parue dans La Vogue n° 7, 7-14 juin 1886.

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