Poesies
Chant de guerre Parisien

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Le Printemps est évident, car
Du coeur des Propriétés vertes,
Le vol de Thiers et de Picard
Tient ses splendeurs grandes ouvertes !

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0 Mai ! quels délirants cul-nus !
Sèvres, Meudon, Bagneux, Asnières,
Écoutez donc les bienvenus
Semer les choses printanières !

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Ils ont shako, sabre et tam-tam
Non la vieille boîte à bougies
Et des yoles qui n'ont jam, jam...
Fendent le lac aux eaux rougies !

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Plus que jamais nous bambochons
xx Quand arrivent sur nos tanières
Crouler les jaunes cabochons
Dans des aubes particulières !

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Thiers et Picard sont des Eros,
Des enleveurs d'héliotropes,
Au pétrole ils font des Corots :
Voici hannetonner leurs tropes....

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Ils sont familiers du Grand Truc !...
Et, couché dans les glaïeuls, Favre
Fait son cillement aqueduc,
Et ses reniflements à poivre !

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La Grand'ville a le pavé chaud
Malgré vos douches de pétrole,
Et décidément, il nous faut
Vous secouer dans votre rôle...

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Et les Ruraux qui se prélassent
Dans de longs accroupissements,
Entendront des rameaux qui cassent
Parmi les rouges froissements !

- xx annotation dans la marge : "quand viennent sur nos fourmilières".
- En travers, à droite du poème, la note suivante : "Quelles rimes ! O ! quelles rimes !
- Texte de la lettre à Paul Demeny du 15 mai 1871 (manuscrit de l'ancienne collection Alfred Saffrey, fac-similé Messein, 1954).

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