Derniers Vers
Fêtes de la Patience

Âge d'Or

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Quelqu'une des voix
Toujours angélique
- Il s'agit de moi, -
Vertement s'explique :

Ces mille questions
Qui se ramifient
N'amènent, au fond,
Qu'ivresse et folie ;

Reconnais ce tour
Si gai, si facile :
Ce n'est qu'onde, flore,
Et c'est ta famille !

Puis elle chante. O
Si gai, si facile,
Et visible à l'œil nu...
- Je chante avec elle, -

Reconnais ce tour
Si gai, si facile,
Ce n'est qu'onde, flore,
Et c'est ta famille !... etc...

Et puis une voix
- Est-elle angélique ! -
Il s'agit de moi,
Vertement s'explique ;

Et chante à l'instant
En soeur des haleines :
D'un ton Allemand,
Mais ardente et pleine

:

Le monde est vicieux ;
Si cela t'étonne !
Vis et laisse au feu
L'obscure infortune.

O ! joli château !
Que ta vie est claire !
De quel Age es-tu,
Nature princière
De notre grand frère ! etc...,

Je chante aussi, moi :
Multiples sœurs ! voix
Pas du tout publiques !
Environnez-moi
De gloire pudique... etc...,

Juin 1872

- Texte du fac-similé Messein. Avant de partir en Belgique, Rimbaud offrit ce manuscrit à Jean Richepin, qui le prêta à l'éditeur Albert Messein en 1919 pour la publication de ses fac-similés.
- Il existe une autre copie que Rimbaud écrivit pour Verlaine, où à côté du titre "Patience", il a ajouté "d'un été". En marge, des notes en latin : Terquaterque, Pluries, Indesinenter. Au dos, Rimbaud a ajouté : "prends-y garde, ô ma vie absente !". Aujourd'hui dans la collection Pierre Bérès, après être passée par Charles Grolleau puis Vanier, pour publication des oeuvres complètes en 1895.
- Première publication dans La Vogue n° 7, 7-14 juin 1886 (d'après le manuscrit de Verlaine, avec quelques variantes).

English version

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